Crosstalent

Le « Pour quoi en faire ? » des entretiens individuels

Une loi n’est pas coutume… Et si le législateur tirait une épine du pied du DRH ?

Quelques entreprises, très peu en fait, vont jusqu’au bout de leurs ambitions en matière d’entretiens individuels périodiques. La plupart déclarent qu’elles ont décidé de les mettre en place pour évaluer… les compétences, les résultats professionnels en fonction des objectifs fixés, les besoins de formation, les souhaits de mobilité, l’implication au travail, etc. etc. Certaines excluent d’emblée le sujet de la rémunération ; d’autres entretiennent le flou ; d’autres encore utilisent ce processus pour finalement ne gérer que les variables et les augmentations individuelles.

Plus ou moins rapidement, beaucoup se rendent compte de plusieurs réalités. Tout d’abord évaluateurs et évalués ont du mal à tenir sur la durée. Par ailleurs les DRH ont du mal à véritablement tout exploiter (litote ou euphémisme ?). Enfin, à vouloir trop embrasser on risque de passer à côté de deux aspects primordiaux : le temps d’échange entre le salarié et son manager ; la préservation ou mieux le développement de l’employabilité des salariés.

Une application réfléchie de la loi du 5 mars 2014 permettra aux entreprises qui n’ont rien mis en place ou qui s’interrogent sur leurs pratiques de répondre à la nouvelle obligation de mettre en place des « entretiens professionnels » tout en clarifiant la problématique. Le législateur, s’appuyant sur les échanges entre les partenaires sociaux (ANI du 14 décembre 2013), donne du contenu à l’exercice : l’évolution professionnelle (classification, rémunération, positionnement), la formation professionnelle (actions suivies), la qualification professionnelle (certifications obtenues). Des outils pour gérer et exploiter de manière dynamique un tel contenu existent. Ils sont simples à mettre en place, permettent une traçabilité du suivi, et mettent à disposition des managers, des salariés et de la Fonction RH des éléments factuels. Libérant ainsi du temps pour un véritable échange ; n’était-ce pas là l’élément fondamental d’un « entretien » !